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Prof. Hassan Mohamed Mahmoud Bahrawy :: Publications:

Title:
Le mal-être féminin dans "Syngué sabour. Pierre de patience" d'Atiq Rahimi
Authors: hassan mohamed mahmoud bahrawy
Year: 2018
Keywords: Not Available
Journal: Revue de la faculté des Lettres
Volume: Not Available
Issue: 87
Pages: Not Available
Publisher: Université de Minia
Local/International: International
Paper Link: Not Available
Full paper Hassan Mohamed Mahmoud Bahrawy_4.docx
Supplementary materials Not Available
Abstract:

Né en 1962 à Kaboul en Afghanistan, Atiq Rahimi est un écrivain, un réalisateur et cinéaste franco-afghan. Il vit à Paris depuis plus de 30 ans. Son quatrième roman "Syngué sabour. Pierre de patience" est publié en 2008. Il reçoit la même année "le prix Goncourt" et est traduit en de multiples langues. Désormais, Atiq Rahimi devient l'un des écrivains les plus lus en France et sa renommée commence à s'étendre partout. Il jouit sans conteste d'une réputation internationale. Le roman contribue à la prise de conscience de la condition de la femme afghane et de sa situation socio-culturelle déplorable. C'est cette approche qui nous a permis de braquer la lumière sur le mal-être féminin qui met en lumière la marginalité sociale, le malheur et la douleur de la femme afghane. Prenant la défense de cet être malheureux, l'écrivain parle de son aliénation, de sa dépendance, de l'oppression conjugale, de sa dignité bafouée, de ses désirs frustrés et de ses secrets scandaleux. La recherche présente analysera de près toutes formes du mal-être que la femme subie, parce que cette question est cruciale de nos jours en Afghanistan. Ce que nous avons voulu montrer dans ce travail, ce sont la dépendance incarnée par le mariage de force et la stérilité, l'asservissement de la femme au sein de la société afghane et ses tentatives de libération en racontant à son mari, étendu malade sur un matelas, ses secrets les plus intimes. La société afghane est patriarcale. Elle légitime la domination que le statut masculin exerce sur la femme. Avant et après le mariage, la protagoniste du roman subit les conséquences fâcheuses et pénibles des droits dont dispose d'abord son père, puis son mari. De nombreux passages du récit dénotent une soumission totale de cette femme qui est maltraitée par un homme violent qui n'hésite pas à la battre pour la moindre futilité: cette personne est totalement soumise. On décide pour elle. Le romancier nous présente avec beaucoup d'audace la réalité désastreuse vécue au quotidien par cet être victime des traditions. En plus, Le récit de Rahimi est un plaidoyer en faveur de la femme largement méprisée en Afghanistan. Les paroles, que la protagoniste croit prononcer dans un long monologue, dévoilent toute la vérité: L'héroïne du roman apprend à son mari plongé dans le coma, dans un long monologue, toutes les souffrances, les angoisses et les oppressions subies dans sa vie de femme. Ses secrets se succèdent sans cesse. Sans aucune retenue, sans aucun mensonge, elle nous révèle des secrets effroyables parce qu'inattendus venant de cette femme qui a vécu cloîtrée toute sa vie. Le chemin de l'exil d'Atiq Rahimi en France lui permet de ne pas sombrer dans le mutisme, de ressusciter la parole et de la rendre à la femme afghane. Et grâce à cette parole, la femme afghane se libère et arrive à atteindre une certaine délivrance. Son message fait résonner un cri de liberté pour l'avenir. Il y a peu d'espoir de liberté et d'avenir de la femme en Afghanistan où règnent la terreur, le fanatisme religieux, l'obscurantisme, l'oppression masculine et l'intolérance. En effet, le récit rahimien est un prétexte pour prôner la liberté et déclarer la désobéissance aux interdits. Il fait présager d'une chance pour le dialogue égalitaire entre l'homme et la femme: il s'agit d'une solidarité utopique avec l'être méconnu, même plus méprisé, qu'est la femme. Bref, Atiq Rahimi a écrit un roman à tendance réaliste qui a montré le mal-être féminin à un moment où l'Afghanistan n'est pas arrivé à franchir le seuil de la modernité. Pour ce, "évidemment on ne peut que saluer une œuvre aussi audacieuse que féministe".

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